Restauration

Etude du décor intérieur

ETUDE PREALABLE A LA RESTAURATION DES PEINTURES MURALES
DE L’EGLISE SAINT JOSEPH DE ROUBAIX

 

 


LA REALISATION DU DECOR INTERIEUR


L’église était sans doute sans décor ni mobilier lorsqu’elle fut consacrée en 1878.


C’est l’abbé Edouard Lesage, nommé curé de la paroisse Saint Joseph qui fit réaliser le décor peint intérieur peu après avoir fait agrandir les sacristies (1880) puis fait réaliser les chapelles des Fonds baptismaux et de Notre Dame de Lourdes (1887-1889).


Les peintures ont été réalisées en totalité par le peintre hollandais Guillaume Deumeus ( ?-1936) à partir de 1891 et sans doute jusque vers 1910.


Le financement de ces travaux apparaît dans les comptes de la fabrique de 1890 à 1894 comme « dépenses de peintures » à l’intérieur du poste « entretien église » sans plus de précision.


Le montant dépensé est de 1 940 francs en 1891, 1 760 francs en 1893, 1 500 francs en 1894. Il est difficile d’estimer si cette somme était suffisante pour la réalisation de la totalité du décor intérieur.


A titre comparatif, lors de l’inventaire de 1906, les 1 500 chaises de l’église sont évaluées 3 000 francs et chaque grande statue en bois des collatéraux est évaluée 100 francs.


A la mort de l’abbé Lesage en 1906, ses successeurs furent respectivement :
L’abbé Jules Bataille (1906-1907)
L’abbé Henri Bayart (1907-1939)
L’abbé Desmarchelier (1939- ?)
Aucun d’entre eux ne semble être intervenu sur les décors peints.


En revanche, installé en 1946, l’abbé Descamps entreprit aussitôt de faire restaurer l’intérieur de l’église.


Ces travaux seront réalisés de Pâques 1947 à juin 1948 sous la direction de l’artiste décorateur (André ?) Trenteseaux, de l’école Saint Luc de Tournai (élève du cours supérieur de l’école Saint Luc à Tournai de 1940 à 1944, il crée l’entreprise Wateau, 198, rue Jean Jaurès à Croix).


En l’absence d’archives, il est difficile de préciser qu’elles furent les opérations entreprises.


D’après M. Bernard Capoen, alors 4ème vicaire, l’église était entièrement échafaudée y compris en partie haute des voûtes de la nef et des pochoirs ont été réalisés pour refaire le décor à l’identique. Selon toute vraisemblance, après reprise en plâtre des enduits défectueux, cette intervention a au moins compris :
-    La totalité des fonds unis avec bordure de fleurs rouges encadrants les baies des collatéraux et des parties hautes.
-    La restitution d’une partie des anges situés sous les sablières.
-    La reprise en presque totalité des motifs « textiles » des parties basses du transept et du chœur ainsi que du soubassement des collatéraux.

Il semble également assuré que c’est à la faveur de ces travaux que les peintures des murs et des voûtes lambrissées ont été entièrement vernis.


Les tuyaux en plomb de l’éclairage électrique installé depuis 1910 pour remplacer l’éclairage au gaz ont par ailleurs été camouflés avec de la peinture à cette occasion.


Le dimanche 11 juillet 1948, le Cardinal Liénart vint inaugurer la restauration de l’église.


LE VOCABULAIRE DECORATIF ET L’ICONOGRAPHIE


Le décor intérieur est divisé horizontalement en trois à cinq registres successifs selon les parties de l’église avec de bas en haut :


-    Le soubassement orné de motifs textiles.


-    La partie située immédiatement au-dessus du soubassement et qui imite des tapisseries ornées de motifs Jacquards rappelant les liens entre la région et l’industrie textile locale.

 

 

-    L’intrados des baies et des arcades qui est recouvert de motifs floraux et géométriques d’inspiration médiévale en grande partie copiés dans l’ouvrage de Gélis-Didot et Lafilée « La Peinture Décorative au Moyen-Age », 1889.

 


-    Les écoinçons des grandes arcades de la nef et du transept sont décorés de motifs végétaux en forme de rinceaux, complétés par des écussons portants en particulier les emblèmes des douze signes du zodiaque.

 

 

Au même niveau, dans le chœur et les chapelles latérales sont représentés des prophètes et des scènes historiées.

 


-    A la base des baies de la nef et du transept a été représentée une procession de Saints et de Saintes avec leurs attributs.

 


-    La partie haute de l’église est consacrée à la représentation des anges et au Jugement Dernier (nef et transept) et à Saint Joseph (première travée du chœur).